Warning: Declaration of WP_Theme_JSON_6_1::sanitize($input, $valid_block_names, $valid_element_names) should be compatible with WP_Theme_JSON::sanitize($input, $valid_block_names, $valid_element_names, $valid_variations) in /home/clients/960d98edb48dd6bafbf12a0932ffa699/sites/hello-world.yotm.be/wp-content/plugins/gutenberg/lib/compat/wordpress-6.1/class-wp-theme-json-6-1.php on line 195
Lola en Australie – Youth On The Move

Salut! Moi c’est Lola, 27 ans, baroudeuse. Il y a quatre ans, j’ai entamé un voyage au (très) long cours, un VDI comme j’aime bien l’appeler (Voyage à Durée Inderminée).

Après quelques mois en Asie puis en Nouvelle Zélande, mes pas m’ont menée en Australie. Et malgré tout ce que j’en lisais sur les réseaux, “la vie de rêve”, “la magie”, tout ça tout ça, pour moi les débuts ont été vraiment compliqués. J’étais venue pour bosser dans une boulangerie, pâtisserie, crêperie, tenue par des français ; le patron m’avait trouvé une colocation… Le rêve, sur le papier. En vérité, le patron attendait de moi un travail de pâtissière (alors que mon CV est parfaitement clair : je suis boulangère), c’était tendu dans la coloc’ aussi… Tout le monde adorait ce foutu pays, et moi je n’arrivais à rien, tout me paraissait compliqué… À tel point que je me demandais : “c’est quoi le problème avec moi ?”

Et puis j’ai découvert Brisbane. Ça a été le coup de foudre. Et puis j’ai acheté un van… Et là j’aurais signé pour toute la vie, si j’avais pu.

Enfin… Pas immédiatement, parce qu’au départ je cherchais quand même un boulot, et là aussi, j’ai galéré. Ce n’était pas la saison, le bon endroit.. Je m’étais mal préparée, et pour une fois, je le payais. Et puis un jour, j’en ai eu marre. Marre d’enchaîner les petits boulots qui ne duraient jamais longtemps. De passer mon temps à chercher. De ne pas vraiment économiser, et pas vraiment profiter non plus. Alors j’ai décidé de partir. Suivre mon rêve : faire le tour de l’Australie avec mon van.

C’était un pari un peu fou, puisque j’étais seule, je n’avais rien préparé, et je devais être de retour moins de deux mois après, pour accueillir ma mère à l’arrivée. Bonus : je n’y connais absolument rien en mécanique — pour tout dire, avant de partir, je ne savais même pas où était mon moteur !

C’était un pari un peu fou, à dire vrai, quasi personne n’y croyait, mais c’était ce que je voulais… Alors je l’ai fai t! Et, scoop : ça a été une des meilleures décisions de ma vie.

Quelques mois auparavant, j’avais été bénévole puis salariée dans une plantation de café près de Cairns. Les gérants, qui étaient devenus entre temps des amis (et le sont toujours aujourd’hui !), m’ont aidée à préparer un itinéraire approximatif, ainsi que mon véhicule : vidange, niveaux, pression des pneus, ils lui ont fait un check complet ! Et puis je suis partie. Et même si c’est cliché de dire ça, je suis obligée : ce fut une des plus belles expériences de ma vie. Ça n’a pas toujours été facile ni plaisant, il y a eu de la peur, de la fatigue, de la tristesse et du découragement, parfois je me suis demandée dans quoi je m’étais embarquée… Mais à aucun moment je n’ai regretté.

J’ai parcouru 25000km en 7 semaines, seule la plupart du temps, sans beaucoup de réseau ; passant l’essentiel de mon temps à conduire et randonner. Je n’ai pas vécu l’expérience “classique” du road trip australien, mais c’est ce dont j’avais besoin. Et c’est, à mon sens, la beauté du voyage et plus particulièrement du road trip : il en existe autant qu’il existe d’individus. On y va selon son rythme, ses goûts, ses envies, son budget… On y va avec soi, et, pour certains comme moi, on en revient avec un autre soi.

Pour vous donner une idée de l’itinéraire, j’ai commencé par remonter au Nord, vers Cape Tribulation. Climat tropical typique du Queensland, un endroit magnifique. Sans 4×4, je ne pouvais pas m’aventurer beaucoup plus loin. Alors je suis redescendue, tout en me rapprochant du centre : Mount Isa, Tenant Creek, Alice Springs, jusqu’à la mythique Uluru. Remontée en sens inverse, 2000km seule, sans clim ni auto radio, avec une barre de toit qui claquait au vent dès que je dépassais les 80km/h. Katherine Gorge, Darwin, avant de piquer à l’ouest vers Broome (sans passer par le désert… croyez moi). Perth, la route des vins jusqu’à Margaret River, Espérance, le désert du Nullarbor, Adélaïde, la Great Ocean Road… Et à partir de là, une remontée express via Melbourne, les Blue Mountains, un de mes spots préférés entre Brisbane et Cairns… Et j’étais là la veille de l’arrivée de ma mère.

Au milieu de tout ça, beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP de parcs nationaux, des heures et des heures de rando. Un saut en parachute au milieu du désert. Un tour en bateau pour voir des alligators, une balade à dos de chameau, une observation de dauphins dans leur milieu naturel. Un pare brise explosé dans un arbre en faisant marche arrière, un ensablage dans le désert, une carosserie défoncée par une locomotive d’exposition (longue histoire !). Des 4×4 qui m’ont tractée, d’autres qui m’ont emmenée là où je n’aurais pu aller avec mon van. Des nuits dans des spots de dingue, avec une lagune pour toi seul, une cascade en ligne de mire ou un ciel étoilé de toute beauté ; et d’autres beaucoup moins folichons, parce que t’avais pas préparé, que t’étais fatiguée ou que tu t’es plantée. Les nuits en bord de nationale, sur un parking McDo 24/24 ou à l’entrée d’un chemin de fermier (la peur de ma vie, quand ils ont tourné autour du van avec leurs torches en pleine nuit… Au petit matin j’ai trèèèès vite déguerpi !), ça m’est arrivé aussi, et plus d’une fois.

Des douches de plage, dans les offices du tourisme ou les stations services. Des wifis de cafés ou de spots touristiques, où t’envoie dix messages d’un coup pour rassurer ta famille : “Suis là, tout va bien, bisous.” . Des “villes” qui sont le centre d’activité 200km à la ronde, et se résument à une école, une épicerie et un musée. La visite d’une mine. Des “road train” (camions pouvant mesurer jusqu’à 50m et plus !) impossibles à doubler, tellement t’en vois jamais le bout. Quelques pots de peanut butter et des tas de beans en conserve. Des levers, couchers de soleil et de Lune comme j’en ai jamais vu. Des cascades, des déserts, du sable rouge, du sable blond, la mer, la montagne, la forêt tropicale et les mégalopoles… J’ai “couru”, diront certains ; je suis loin d’avoir tout vu, c’est certain ; et pourtant… J’en ai pris plein les yeux, plein le coeur. Je ne sais pas comment rassembler ça en quelques mots.

Ce “voyage dans le voyage” m’a profondément transformée. J’étais moi face à moi, face à la beauté du monde et de l’humanité. Moi face à moi, dans les plus beaux moments comme pour surmonter les galères. J’avais besoin de marcher, de rouler, tout le temps, très vite, pour avancer dans ma vie à ce moment là. Vous n’êtes pas obligés.

Bien que quasiment quatre ans se soient écoulés depuis cette expérience, elle est toujours aussi vive dans ma mémoire. Pour moi, l’Australie, c’est la terre de tous les possibles par excellence. C’est ma renaissance, c’est là où longtemps je me suis sentie chez moi plus que le chez moi d’où je venais. Si la vie en van, l’Australie, ou quelque autre aspect de ce récit, je serais ravie d’échanger avec toi en privé !

Et si je peux me permettre un conseil, pour terminer : Tremblez mais osez. Vous êtes capables de beaucoup plus que ce que vous pensez.

Lola en Australie was originally published in Yotm on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.

Category